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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/271

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vaisseau indien sur lequel il aborda heureusement au port de Surate en 1655. Le monarque qui occupait alors le trône des Mogols était encore Schah-Djehan, fils de Djehan-Guir et petit-fils d’Akbar. Bernier se rendit à la cour d’Agra. Diverses aventures, qu’il n’a pas jugé à propos de publier, l’engagèrent d’abord au service du grand-mogol en qualité de médecin ; ensuite s’étant attaché à Danesch-Mend-Khan, le plus savant homme de l’Asie, qui avait été backis, ou grand-maître de la cavalerie, et qui était alors un des principaux seigneurs de l’empire, il fut témoin des sanglantes révolutions qui arrivèrent dans cette cour, et qui mirent Aureng-Zeb sur le trône.

Son premier tome en contient l’histoire ; le second n’offre rien non plus qui appartienne au recueil des voyages. Mais, après avoir passé près de neuf ans à la cour, Bernier vit naître une occasion qu’il désirait depuis long-temps, de visiter quelques provinces de l’empire avec ses maîtres, c’est-à-dire à la suite de l’empereur et de Danesch-Mend-Khan, dont l’estime et l’affection ne lui promettaient que de l’agrément dans cette entreprise.

Aureng-Zeb, qui retenait Schah-Djehan, son père, prisonnier dans la forteresse d’Agra, consultant moins la politique, qui ne lui permettais guère de s’éloigner, que l’intérêt de sa santé et les sentimens des médecins, prit la résolution de se rendre à Lahor, et de Lahor à Cachemire, provinces septentrionales du