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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/323

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temps, que, lorsqu’il s’y rend beaucoup de monde et qu’on y fait assez de bruit pour agiter l’air, il y tombe aussitôt une grosse pluie. Bernier assure que Schah-Djehan fut menacé d’y périr à son arrivée ; ce qui s’accorde, dit-il, avec le récit de l’ermite de Pire-Pendjal.

Il pensait à visiter une grotte de congélations merveilleuses, qui est à deux journées du même lieu, lorsqu’il reçut avis que Danech-Mend commençait à s’inquiéter de son absence. Il regretta beaucoup de n’avoir pu tirer tous les éclaircissemens qu’il aurait désirés sur les montagnes voisines.

Les marchands du pays vont tous les ans, de montagne eu montagne, amassant ces laines fines qui leur servent à faire des schalls ; et ceux qu’il consulta l’assurèrent qu’entre les montagnes qui dépendent de Cachemire, on rencontre de fort beaux endroits. Ils en vantaient un qui paie son tribut en cuirs et en laine que le gouverneur envoie lever chaque année, et où les femmes sont belles, chastes et laborieuses. On lui parla d’un autre plus éloigné de Cachemire, qui paie aussi son tribut en cuirs et en laines, et qui offre de petites plaines fertiles et d’agréables vallons remplis de blé, de riz, de pommes, de poires, d’abricots, de melons, et même de raisin, dont il se fait des vins excellens. Les habitans se fiant sur ce que le pays est de très-difficile accès, ont quelquefois refusé le tribut ; mais on a toujours trouvé le moyen d’y entrer et