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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/50

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garde intérieure était composée de femmes chargées de toutes sortes d’armes. Chaque jour au matin, ce monarque se présentait à une fenêtre tournée vers l’orient, qui se nommait le djarnéo, et dont la vue donnait sur une grande place : c’était là que s’assemblait tout le peuple pour le voir. Il y retournait vers midi, et quelquefois il y était retenu assez long-temps par le spectacle des combats d’éléphans et de diverses bêtes sauvages. Les seigneurs de sa cour étaient au-dessous de lui sur un échafaud. Après cet amusement, il se retirait dans l’appartement de ses femmes ; mais c’était pour retourner encore au dorbar ou au djarnéo, sur les huit heures du soir : il soupait ensuite ; en sortant de table, il descendait au gouzalkan, grande cour au milieu de laquelle il s’était fait élever un trône de pierres de taille, sur lequel il se plaçait lorsqu’il n’aimait pas mieux s’asseoir sur une simple chaise qui était à côté du trône. On ne recevait dans cette cour que les premiers seigneurs de l’empire, qui ne doivent pas même s’y présenter sans être appelés. On n’y parlait point d’affaires d’état, parce qu’elles ne se traitaient qu’au dorbar ou au djarnéo. Les résolutions les plus importantes se prenaient en public et s’enregistraient de même : pour un teston, chacun avait la liberté de voir le registre. Ainsi le peuple était aussi bien informé des affaires que les ministres, et jouissait du droit d’en porter son jugement. Cet ordre et cette méthode s’exécutaient si réguliè-