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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/51

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rement, que l’empereur ne manquait pas de se trouver aux mêmes heures dans les lieux où il devait paraître, à moins qu’il ne fût ivre ou malade ; et, dans cette supposition, il s’était assujetti à le faire savoir au public : ses sujets étaient ses esclaves ; mais il s’était imposé si solennellement toutes ces lois, que, s’il avait manqué un jour à se faire voir sans rendre raison de ce changement, le peuple se serait soulevé.

Rhoé fut conduit au dorbar. À l’entrée de la première balustrade, deux officiers vinrent au-devant de lui pour le recevoir. Il avait demandé qu’il lui fût permis de rendre ses premières soumissions à la manière de son pays, et cette faveur lui avait été promise. En entrant dans la première balustrade il fit une révérence ; il en fit une autre dans la seconde, et une troisième lorsqu’il se trouva dans le lieu qui était au-dessous de l’empereur. Ce prince était assis dans une espèce de petite galerie ou de balcon élevé au-dessus du rez-de-chaussée de la cour. Les ambassadeurs, les grands du pays et les étrangers de quelque distinction étaient admis dans l’enceinte d’une balustrade qui était au-dessous de lui, et dont le plan était un peu plus haut que le rez-de-chaussée. Tout l’espace qu’elle renfermait était tendu de grandes pièces de velours, et le plancher couvert de riches tapis. Les personnes de condition médiocre étaient dans la seconde balustrade. Jamais le peuple n’entre dans cette cour ; il s’arrête dans une autre plus basse, mais disposée de manière que tout le