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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/117

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arrivant dans les cours où ils sont envoyés, il ne leur est pas permis d’assister aux cérémonies, ni aux assemblées publiques avant qu’ils aient reçu audience du prince. Ceux qui revenaient sur l’escadre avaient observé cet usage en France. Lorsqu’ils virent leur ministre, ils se prosternèrent à ses pieds en lui demandant s’ils avaient eu le bonheur de contenter sa majesté et son excellence. Après leur avoir témoigné la satisfaction qu’on avait d’eux, il voulut savoir en général ce qu’ils pensaient de ce qu’ils avaient vu, et surtout du monarque auquel ils avaient eu l’honneur d’être envoyés. « Ils répondirent, suivant les expressions de Tachard, qu’ils avaient vu des anges, non pas des hommes ; et que la France n’était pas un royaume, mais un monde. Ils étalèrent ensuite d’un air touché, la grandeur, la richesse, la politesse des Français ; mais ils ne purent retenir leurs larmes quand ils parlèrent de la personne du roi, dont ils firent le portrait avec tant d’esprit, que M. Constance avoua qu’il n’avait rien entendu de plus spirituel. » Le style des jésuites est toujours le même quand il est question de Louis XIV.

Nous trouvons dans une lettre du père Fontenay, datée de Louvo, le 12 mai 1681, quelques détails curieux sur des mines d’aimant qu’il avait visitées. Nous omettons quelques circonstances peu importantes pour venir à l’objet principal de son récit.

« Après avoir fait six ou sept mille toises de