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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/116

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jours la même, et si depuis un certain temps il n’était rien arrivé d’extraordinaire au palais ou dans le royaume ; qu’alors, si on m’avait répondu qu’il n’était arrivé aucun changement, c’eût été m’assurer que le roi et ses ministres étaient en parfaite santé ; mais qu’au contraire, si la face du gouvernement eût été changée par quelque révolution, on n’eût pas fait difficulté d’en parler, parce qu’après la mort des rois de Siam, tout le monde indifféremment peut apprendre et prononcer leur nom. »

À peine l’escadre eut-elle mouillé, que les ambassadeurs siamois, impatiens d’aller rendre compte de leur négociation, demandèrent d’être mis à terre. Ils partirent dès le lendemain, au bruit des décharges du canon qu’on tira de tous les vaisseaux. Ils se rendirent d’abord auprès du seigneur Constance, pour savoir de lui quand ils auraient l’honneur de paraître devant le roi ; car, avant d’avoir expliqué à leur souverain tout ce qu’ils avaient fait en Europe, il ne leur était pas permis de retourner dans leurs familles sans une permission expresse, qui ne s’accorde pas facilement. Les ambassadeurs de Siam observent religieusement cette coutume, non-seulement quand ils arrivent à Siam, au retour de leur ambassade, mais lorsqu’ils doivent partir de leur pays pour se rendre dans une cour étrangère. Aussitôt que le roi leur a donné ses premiers ordres, ils ne peuvent plus entrer dans leurs maisons sous aucun prétexte. De même, en