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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/187

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de l’eau que bien avant dans la nuit, au pied de la même montagne. Lorsque tout le monde y fut rassemblé, on tint conseil, et d’un commun accord on prit la résolution de ne plus s’enfoncer dans les terres, comme on avait fait jusqu’alors pour abréger le chemin. Le capitaine et les pilotes reconnaissaient qu’ils s’étaient trompés. Ne pouvant plus cacher leur erreur, ils avouaient qu’ils étaient incertains, et du lieu que nous cherchions, et du chemin qu’il fallait tenir, et du temps dont nous avions besoin pour y arriver. D’ailleurs on était sûr, en suivant la côte, de trouver d’autres moules et des coquillages, qui étaient du moins une ressource continuelle contre la faim. Enfin, comme la plupart des rivières, des ruisseaux et des fontaines, ont leur cours vers la mer, nous pouvions espérer d’avoir moins à souffrir de la soif.

» À la pointe du jour, nous reprîmes le chemin du rivage, où nous arrivâmes deux heures avant midi. On découvrit d’abord une grande plage, terminée par une grosse montagne qui s’avançait fort loin dans la mer. Cette vue réjouit tout le monde, parce que les pilotes assurèrent que c’était le cap de Bonne-Espérance. Une si douce nouvelle ranima, tellement nos forces, que, sans nous reposer un moment, nous continuâmes de marcher jusqu’à la nuit ; mais, après avoir fait cinq ou six lieues, on reconnut que ce n’était pas le Cap qu’on avait espéré. De mortels regrets succé-