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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/224

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les occasions d’éclat. Leur usage est de les attacher avec un cordon qui leur passe sous le menton, et jamais ils ne les ôtent pour saluer.

Les mahométans leur ont porté l’usage des babouches, espèce de souliers pointus, sans talons et sans quartiers. Ils les quittent à la porte des appartemens, pour n’y porter aucune saleté. Mais devant le roi et les personnes du plus haut rang, le respect est une autre raison qui les oblige d’avoir les pieds nus. Ils n’estiment les chapeaux que pour les voyages. Le roi s’en fait faire de toutes sortes de couleurs. Ces délicatesses sont peu connues du peuple, qui ne daigne pas se couvrir la tête contre les ardeurs du soleil, ou qui n’emploie qu’un peu de toile ; encore ne prend-il ce soin que sur les rivières, où la réflexion du soleil est plus incommode.

Il y a quelque différence dans l’habillement des femmes. Elles attachent leur pagne autour du corps comme les hommes mais elles le laissent tomber dans sa largeur, pour former une jupe étroite qui leur descend jusqu’à la moitié des jambes ; au lieu que les hommes le relèvent entre les cuisses, en y repassant l’un des deux bouts, qu’ils laissent plus long que l’autre, et qu’ils font tenir par-derrière à leur ceinture. L’autre bout pend par-devant ; et n’ayant point de poches, ils y nouent souvent leurs bourses de bétel, à peu près comme on noue quelque chose dans le coin d’un