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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/225

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mouchoir. Les plus propres portent deux pagnes l’une sur l’autre, pour conserver un air de netteté et de fraîcheur à celui qui est par-dessus. Au pagne près, les femmes sont tout-à-fait nues. Elles n’ont pas l’usage des chemises de mousseline. Dans les conditions relevées, elles portent l’écharpe, dont elles font passer quelquefois les bouts autour de leurs bras ; mais le bel air est de la mettre simplement sur leur sein, par le milieu, d’en abattre un peu les plis, et d’en laisser pendre les deux bouts derrière par-dessus les épaules. Cette nudité ne les rend point immodestes. Il y a peu de pays où les habitans des deux sexes aient plus de répugnance à montrer les parties de leur corps que la pudeur les oblige de cacher. Pendant que les envoyés de France étaient à Siam, il fallut donner aux soldats français des pagnes pour le bain. On ne put faire cesser autrement les plaintes du peuple, qui ne s’accoutumait point à les voir entrer nus dans la rivière.

Les enfans vont sans pagne jusqu’à l’âge de quatre à cinq ans. Mais quand ils l’ont une fois pris, on ne les découvre point pour les châtier. C’est une extrême infamie en Orient d’être frappé à nu sur les parties du corps qui sont ordinairement cachées ; et ce principe devrait nous servir de leçon. Les Siamois ne quittent pas même leurs habits pour se coucher. Ils ne font du moins que changer de pagne, comme ils en changent pour se baigner