Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/227

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en se mettant dans l’eau comme nous ; l’autre en se faisant répandre de l’eau sur le corps à diverses reprises. Cette seconde sorte de bain dure quelquefois plus d’une heure. Ils n’ont pas besoin de faire chauffer l’eau pour leurs bains domestiques, parce que naturellement elle demeure toujours assez chaude. Quoiqu’ils affectent de se noircir les dents, le soin qu’ils en prennent est extrême. Ils lavent leurs cheveux avec des eaux et des huiles parfumées. Ils ont des peignes de la Chine, qui ne sont qu’un amas de pointes et de dents liées étroitement avec du fil d’archal. Ils s’arrachent la barbe, et naturellement ils en ont peu ; mais ils se contentent de rendre leurs ongles nets, sans jamais les couper. Laloubère vit des danseuses de profession qui, pour se donner de la grâce, s’étaient ajusté au bout des doigts de longs ongles de cuivre jaune : on sait qu’à la Chine, du moins avant la conquête des Tartares, on ne se coupait ni les ongles , ni les cheveux, ni la barbe.

Si les Siamois sont simples dans leurs habits, ils ne le sont pas moins dans leurs logemens, dans leurs meubles et dans leur nourriture ; riches dans une pauvreté générale, puisqu’ils savent se contenter de peu. Leurs maisons sont petites, mais accompagnées d’assez grands enclos. Des claies de bambou fendu, souvent peu serrées, en font les planchers, les murs et les combles. Les piliers sur lesquels elles sont élevées pour éviter l’inondation sont des bambous plus