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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/300

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ques dans les marchés pour vendre en détail.

Les toiles de coton font le principal objet de son commerce intérieur ; il les répand dans un grand nombre de magasins qu’il entretient dans les provinces. Autrefois les rois de Siam n’y envoyaient les provisions de toiles que de dix ans en dix ans, et dans une quantité modérée, qui laissait aux particuliers la liberté de faire le commerce aussitôt que les magasins royaux étaient épuisés. Aujourd’hui la cour en fournit sans cesse, et toujours plus qu’on ne peut en débiter. Il arrive quelquefois que, pour en vendre davantage, le roi force ses sujets d’habiller les enfans avant l’âge établi. Jusqu’au temps où les Hollandais ont pénétré dans le royaume de Laos et dans d’autres états voisins, le roi de Siam y faisait tout le commerce des toiles avec un profit considérable.

Cette espèce de métal qui se nomme calin appartient uniquement à la couronne, à l’exception de celui qu’on tire des mines de Jonsalam sur le golfe de Bengale. C’est une frontière éloignée, où les habitans jouissent de leurs anciens droits sur les mines, en payant au prince un léger tribut.

Tout l’ivoire vient au roi. Ses sujets sont obligés de lui vendre celui qu’ils n’emploient point à leurs propres usages, et les étrangers n’en peuvent acheter qu’à son magasin. Le commerce du salpêtre, du plomb et du sapan, est encore un droit royal.