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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/319

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hauteur. Sur ce mur sont gravés en gros caractères tous les secrets de la nature ; et c’est là que les merveilleux ermites vont puiser leurs lumières, par la facilité qu’ils ont à s’y transporter. Les hommes des trois autres parties du monde ont le visage différent du nôtre. Dans la première, ils ont le visage carré ; ceux de la seconde l’ont rond, et ceux de la troisième triangulaire. Tous les biens y sont en abondance, sans aucun mélange de maux ; et les alimens y prennent le goût qu’on délire : aussi n’y peut-on exercer la charité ni d’autres vertus. Les habitans n’ayant aucune occasion de mériter, n’y peuvent acquérir la sainteté, ni se rendre dignes de récompense ou de punition ; ce qui leur fait désirer ardemment de renaître dans la partie que nous habitons, où les occasions se présentent sans cesse pour faire le bien : c’est une grâce qu’ils obtiennent, s’ils la demandent par les mérites du dieu qui a parcouru leur pays, quoiqu’il soit inaccessible pour nous.

Toute la masse de la terre a sous elle une étendue immense d’eaux qui la soutiennent comme la mer porte un navire. Un vent impétueux tient ces eaux suspendues, et ce vent, qui est éternel comme le monde, les repousse continuellement pour empêcher leur chute. Un temps viendra que le dieu des Siamois a prédit, où le feu du ciel, tombant sur la terre, réduira tout en cendres, et la terre purifiée sera rétablie dans son premier état. Cette doctrine