Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/338

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

délicieux qu’après s’y être accoutumé. Au contraire, les fruits d’Europe paraissent sans goût et sans odeur lorsqu’on est accoutumé aux fruits des Indes. Laloubère, parlant des fruits de Siam, assure qu’à l’exception des oranges, des citrons et des grenades, les Siamois n’ont aucun des fruits que nous connaissons. Il n’a pas même reconnu nos figues dans celles qu’ils estiment le plus. Les melons de Siam ne sont pas non plus de vrais melons ; mais le même auteur ne trouve au sucre siamois, qui croît en abondance dans les plus belles cannes du monde, que le défaut d’être mal préparé. Les Orientaux n’ont pas d’autre sucre purifié que le candi. On a planté quelques vignes dans les jardins du roi de Siam, qui n’ont donné qu’un petit nombre de mauvaises grappes, dont le grain croît petit, et d’un goût que les Français trouvaient amer.

Les Indes orientales n’ont pas de pays qui ait la réputation d’être plus riche en mines que le royaume de Siam. La multitude d’idoles et d’autres ouvrages de fonte qu’on y voit de toutes parts persuade en effet qu’elles étaient anciennement mieux exploitées qu’aujourd’hui. On croit même que les Siamois en tiraient cette grande quantité d’or dont la superstition leur a fait orner jusqu’aux lambris et aux combles de leurs temples. Ils découvrent souvent des puits autrefois creusés, et les restes de quantité de fourneaux, qui peuvent avoir été abandonnés pendant les anciennes guerres du