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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/339

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Pégou. Cependant les derniers rois n’ont pu rencontrer aucune veine d’or ou d’argent qui valût le travail qu’ils y ont employé. Celui qui régnait à l’arrivée des envoyés de France s’était servi de quelques Européens pour cette recherche, surtout d’un Espagnol venu du Mexique, qui avait trouvé pendant vingt ans de grands avantages à flatter l’avarice de ce prince par des promesses imaginaires. Elles n’ont abouti qu’à découvrir quelques mines de cuivre assez pauvres, quoique mêlées d’un peu d’or et d’argent. À peine cinq cents livres de mine rendaient-elles une once de métal ; et le chef de l’entreprise, non plus que les Siamois, n’étaient pas capables d’en faire la séparation. Le roi de Siam, pour rendre ce mélange plus précieux, y fait ajouter de l’or : c’est ce que toutes nos relations appellent du tombac. On prétend que les mines de Bornéo en produisent naturellement d’assez riche ; mais ce qui en fait la valeur, c’est la quantité d’or dont il est mêlé.

Laloubère ramena de Siam un médecin provençal nommé Vincent, qui, étant sorti de France pour aller en Perse, s’était laissé conduire à Siam par le bruit du premier voyage des Français. Comme il entendait les mathématiques et la chimie, il y fut retenu pour travailler aux mines. Son exemple servit à rectifier un peu les opérations des Siamois. Il leur fit apercevoir au sommet d’une montagne une mine de fort bon acier, qui avait été découverte an-