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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/341

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assura Laloubère que divers particuliers, ayant présenté aux officiers du roi quelques diamans qu’ils avaient trouvés, s’étaient retirés au Pégou, dans le chagrin de n’avoir reçu aucune récompense.

La ville de Campeng-pet, célèbre par ses excellentes mines d’acier, en fournit assez pour faire des couteaux, des armes et d’autres instrumens à l’usage du pays. Les couteaux siamois, qui ne sont pas regardés comme une arme, quoiqu’ils puissent en servir au besoin, ont une lame d’un pied de long et large de trois ou quatre doigts. On connaît peu de mines de fer à Siam, et les habitans entendent mal l’art de le forger ; aussi n’ont-ils pour leurs galères que des ancres de bois, auxquelles ils attachent de grosses pierres. Ils n’ont pas d’épingles, d’aiguilles, de clous, de ciseaux ni de serrures. Quoique leurs maisons soient de bois, ils n’emploient pas un clou à les bâtir. Chacun se fait des épingles de bambou, comme nos ancêtres en faisaient d’épines. Leurs cadenas viennent du Japon, les uns de fer, qui sont excellens, d’autres de cuivre, la plupart fort mauvais.

Ils font de la poudre à canon, mais très-mauvaise aussi ; ce qui n’empêche pas que le roi n’en vende beaucoup aux étrangers. On en rejette le défaut sur la qualité du salpêtre qu’ils tirent de leurs rochers, où il se forme de la fiente des chauves-souris, animaux qui sont en fort grand nombre et très-gros dans toutes les Indes.