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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/340

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ciennement. Il leur en découvrit une de cristal, une d’antimoine, une d’émeril, et quelques autres, avec une carrière de marbre blanc ; mais il ne leur indiqua point une mine d’or qu’il trouva seul, et qu’il jugea fort riche, sans avoir eu le temps d’en faire l’essai. Plusieurs Siamois, la plupart talapoins, venaient le consulter secrètement sur l’art de purifier et de séparer les métaux. Ils lui apportaient des montres de mines dont il tirait une assez grande quantité d’argent pur, et de quelques autres un mélange de divers métaux.

À l’égard de l’étain et du plomb, les Siamois en exploitent depuis long-temps des mines très-abondantes, dont ils tirent un assez grand revenu. Leur étain, que les Portugais ont nommé calin, se débite dans toutes les Indes : il est mou, mal purifié, et tel qu’on le voit dans les boîtes à thé communes qui nous viennent des régions orientales. Pour le rendre plus dur et plus blanc, comme on le voit aussi dans les plus belles boîtes à thé, ils y mêlent de la cadmie, espèce de pierre minérale qui se réduit facilement en poudre, et qui, étant fondue avec le cuivre, sert à le rendre jaune ; mais elle rend l’un et l’autre de ces deux métaux plus cassans et plus aigres. L’étain blanchi avec de la cadmie se nomme toutenague.

Ils ont dans leurs montagnes de l’agate très-fine. Quelques talapoins qui font leur étude de ces recherches montrèrent à Vincent des saphirs et des diamans sortis de leurs mines. On