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leur faveur que l’intérêt. Lorsqu’ils meurent, les richesses qu’ils ont accumulées par toutes sortes d’injustices et de bassesses reviennent au chova ; et leurs parens, qui n’ont contribué à leur grandeur qu’en leur ôtant la qualité d’hommes, n’obtiennent de leur succession que ce qu’il veut bien leur accorder. On peut remarquer que dans toutes les cours d’Orient les eunuques ont toujours eu un grand crédit ; c’est qu’à mesure qu’on est moins homme , on est meilleur esclave. Cependant la vérité oblige Baron de reconnaître qu’il s’est trouvé entre ces eunuques des ministres et des officiers d’un mérite extraordinaire, tels, dit-il, qu’Ong-ia-tu-li, Ong-ia-ta-fo-bay et Ong-ia-ho-fatak, qui ont fait l’honneur et les délices du Tonquin. Mais il ajoute qu’ils avaient perdu la virilité par divers accidens, et qu’ils n’étaient pas nés pour la servitude.

Au commencement de chaque année, tous les mandarins et les officiers militaires renouvellent au chova leur serment de fidélité. Ils reçoivent ensuite le même serment de leurs femmes, de leurs enfans, de leurs domestiques et de tous ceux qui sont dans leur dépendance.

Il se fait tous les ans une revue générale des forces du royaume, dans laquelle on a beaucoup d’égard à la taille des soldats : ceux de la plus haute sont réservés pour la garde du chova. On dispense de cette revue ceux qui ont quelque degré de littérature ou quelque mé-