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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/40

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tier. Les châtimens ne sont jamais cruels ; et Baron assure en général que les Tonquinois n’ont pas l’humeur sanguinaire. L’usage est d’étrangler les criminels du sang royal ; on coupe la tête aux autres.

La demeure ou la cour du chova est toujours à Kécho, dans un palais fort spacieux et fermé de murs, qui forme presque le centre de la ville. Il est environné d’un grand nombre de petites maisons pour le logement des soldats ; mais les édifices intérieurs ont deux étages, avec des ouvertures qui servent an passage de l’air : les portes en sont hautes et majestueuses. On voit dans les appartemens du chova et dans ceux de ses femmes tout ce qu’une longue suite d’années peut avoir rassemblé de richesses. L’or y éclate de toutes parts sur les ouvrages de sculpture et du plus beau laque. La première cour offre les écuries des meilleurs chevaux et des plus gros éléphans. Derrière le palais, on trouve des jardins ornés d’allées, de bosquets, d’étangs et de tout ce qui peut servir à l’amusement d’un prince qui s’éloigne rarement de sa demeure.

À l’égard de la succession au trône, l’empereur même ignore souvent lequel de ses fils doit lui succéder, lorsqu’il en a plus d’un ; et s’il n’en a qu’un, il n’est pas plus certain de lui laisser sa couronne, parce que cette disposition dépend du chova, qui, n’étant borné par l’usage qu’à faire régner un prince du sang impérial, favorise celui qui convient le mieux à ses desseins.