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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/397

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une odeur forte et aromatique, quand on les chauffe ; une saveur un peu âcre et chaude.

La sementine, cette fameuse poudre à vers, vient d’une espèce d’absinthe dont la tige devient frutescente. Elle reçoit un nouveau prix de la difficulté qu’il y a toujours à recueillir sa graine. Comme elle n’est bonne que dans sa maturité, et que le vent en fait tomber alors une grande partie entre les herbes, où elle devient inutile et où on ne peut la ramasser, les Indiens ont besoin d’adresse pour cette récolte. Ils prennent deux paniers à anses, avec lesquels ils marchent dans les prés ; en remuant l’un de la droite à la gauche, et l’autre de la gauche à la droite, comme s’ils voulaient faucher l’herbe par le haut, et ces mouvemens opposés font tomber la sommité de la plante dans les paniers. Ils apportent tant de soin à n’y pas toucher, que pour en faire la montre aux marchands, ils la prennent dans de petites écuelles convenables à cet usage.

L’on trouve les diamans et diverses sortes de pierres précieuses dans plusieurs contrées de l’Inde, dans l’île de Ceylan et dans le Pégou. C’est, selon Tavernier, dans une montagne de ce royaume que se trouve la mine d’où se tire le plus grand nombre de rubis, de spinelles, qu’on appelle autrement mères de rubis, de topazes jaunes, de saphirs bleus et blancs, d’hyacinthes, d’améthystes, et d’autres pierres de différentes couleurs. Dans les montagnes qui courent depuis le Pégou jus-