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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/396

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employés que trente de l’autre. Cependant il faut distinguer celui des singes, qu’on vante encore plus que celui des chèvres. Il est extrêmement rare. Il vient particulièrement d’une espèce de singe qui n’est connue que dans l’île Célèbes. Ce bézoard est rond, au lieu que l’autre est de diverses figures. Les Portugais en donnent jusqu’à cent écus, lorsqu’il est de la grosseur d’une noix. Ils le recherchent plus que toute autre nation, parce que, le regardant comme un puissant antidote, il les rassure contre la crainte du poison, dont ils se croient menacés de la part les uns des autres. »

Un bézoard du poids d’une once ne valait pas moins de cent francs ; ceux de quatre et cinq onces se vendaient jusqu’à deux mille francs. On recherchait encore plus la pierre du porc-épic, qui, disait-on, se formait dans la tête de cet animal ; elle se vendait quatre ou cinq cents écus. Une autre pierre, qui se trouvait dans le ventre du même animal, passait pour n’avoir pas moins de vertus. Enfin on assurait que derrière la tête du serpent à chaperon on trouvait aussi des pierres, et que la moindre était de la grosseur d’un œuf de poule ; mais les serpens qui avaient moins de deux pieds de long n’en renfermaient pas.

Les bézoards sont des concrétions qu’on rencontre quelquefois dans les intestins de divers animaux ; ils ont une surface lisse et brillante, une couleur brune ou verte foncée, une forme par couches fines, lisses et cassantes,