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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/403

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mais celles de deux ou trois carats passent pour une rencontre extraordinaire. Dans les bonnes années, le millier d’huîtres vaut jusqu’à sept fanos, et la pêche de Manar monte à plus de cent mille piastres. Pendant que les Portugais y étaient les maîtres, ils prenaient un droit sur chaque barque. Les Hollandais, qui leur succédèrent, tiraient huit piastres de chaque plongeur, et quelquefois neuf. Cet impôt leur a quelquefois rapporté jusqu’à dix-sept mille deux cents piastres, sans qu’ils pussent être accusés de concussion, parce qu’ils s’obligeaient à défendre les plongeurs contre les Malabares leurs ennemis, qui viennent pendant la pêche avec des barques armées, et qui cherchent à les enlever pour l’esclavage. Les Hollandais entretenaient dans cet intervalle quelques petits bâtimens pour la garde de la pêcherie. Les meilleures années pour la pêche des perles sont les plus pluvieuses.

Elles ne se vendent point, comme en Europe, au poids du carat, qui est de quatre grains, c’est-à-dire le même que celui des diamans. L’Asie a ses propres poids. Aux Indes, surtout dans l’Indoustan et dans les royaumes de Golgonde et de Visapour, elles se pèsent par katis, qui est un huitième moins que le carat ; en Perse, on les pèse par abas, et l’abas ne diffère du katis que par le nom. C’était autrefois à Goa que se faisait le plus grand négoce des diamans, des rubis, des saphirs,