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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/52

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pas toucher, mais encore de veiller à la conservation des fruits qui sont réservés pour la cour.

L’ananas y croît aussi ; mais on n’y trouve pas le durion, qui demande un climat plus chaud. On voit plusieurs sortes de prunes. Le myté, que Baron croit le plus gros fruit du monde, et que la nature ingénieuse, dit-il, fait sortir du tronc de son arbre, parce que les branches ne seraient pas capables de le porter, est plus gros encore au Tonquin que dans les autres pays, où il porte le nom de jak (fruit à pain). On en distingue plusieurs sortes, dont les plus secs ; c’est-à-dire ceux qui ne s’attachent point aux doigts ni aux lèvres, passent pour les meilleurs.

Les Tonquinois font autant d’estime que les Chinois de ces petits nids d’oiseaux qui servent non-seulement à la bonne chère, avec différentes préparations qu’on leur donne en qualité d’alimens, mais qui ont la vertu de fortifier l’estomac, et même celle d’exciter les deux sexes à la propagation. Tavernier dit qu’il ne s’en trouve que dans la Cochinchine. C’est une erreur grossière. Baron soutient même qu’il n’y a point de ces nids dans la Cochinchine. Il ajoute, avec raison, que les oiseaux qui les font ne sont pas si gros que l’hirondelle.

Les vers à soie font une des richesses du Tonquin, et s’y élèvent avec autant d’habileté qu’à la Chine. Aussi les pauvres sont-ils vêtus d’étoffes de soie comme les riches, et les plus