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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/57

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la raison en paraîtra sensible, si l’on considère que leurs dlfférens auteurs, écrivant dans le même temps et sur les mêmes sujets, se sont servis entre eux de censeurs et de guides.

Depuis l’établissement d’une académie des sciences à Paris, cette illustre compagnie n’avait rien imaginé de plus convenable aux vues de sa fondation que d’employer, sous la protection du roi, plusieurs de ses membres à faire des observations dans les pays étrangers, pour se mettre en état de corriger les cartes géographiques, de faciliter la navigation et de perfectionner l’astronomie. Elle avait envoyé les uns en Danemarck, d’autres en Angleterre, d’autres jusqu’en Afrique et aux îles de l’Amérique ; tandis que ceux qui demeuraient à l’Observatoire de Paris travaillaient de concert avec eux par des correspondances établies. On cherchait l’occasion d’en faire passer quelques-uns aux Indes orientales, et l’arrivée d’un missionnaire jésuite qui revenait de la Chine fit naître les mêmes idées pour ce grand empire. Un heureux incident en avança beaucoup l’exécution. À la fin de l’année 1682, on vit arriver en France deux mandarins siamois, avec un prêtre des missions étrangères, nommé Levacher. Ils venaient de la part des ministres du roi de Siam pour apprendre des nouvelles d’un ambassadeur que le roi leur maître avait envoyé à la cour de France avec des présens magnifiques, sur un vaisseau de la compagnie des Indes, qu’on croyait perdu par le naufrage. Ces