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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/58

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avances d’amitié de la part d’un prince indien excitèrent Louis xiv à profiter d’une si favorable ouverture pour les progrès des sciences et pour la propagation du christianisme. M. de Louvois demanda aux jésuites, par ses ordres, six mathématiciens de leur compagnie, qui furent reçus, par un privilége particulier, dans celle des sciences. On leur fournit des mémoires touchant les remarques qu’ils devaient faire aux Indes, des cartes marines de la bibliothèque du roi, qui avaient servi à d’autres voyages, et toutes sortes d’instrumens de mathématiques. Leurs pensions furent réglées, et leurs patentes expédiées pour la qualité de mathématiciens du roi dans les Indes. Ils devaient partir avec le chevalier de Chaumont, nommé par le roi à l’ambassade de Siam.

Ils se rendirent à Brest, où devait se faire l’embarquement. Ces six mathématiciens jésuites étaient le père de Fontenay, revêtu de la qualité de supérieur ; les pères Gerbillon, Le Comte, Bouvet, Visdelou, et Tachard, auteur de cette relation. Entre les personnes distinguées qui devaient composer le cortége de l’ambassadeur, on comptait l’abbé de Choisy, fort connu par sa naissance et son mérite, qui devait demeurer en qualité d’ambassadeur ordinaire auprès du roi de Siam, du moins jusqu’à son baptême, si ce prince remplissait l’espérance qu’on avait de sa conversion ; espérance qui ne fut point remplie. Ils partirent sur l’Oiseau, vaisseau du roi de qua-