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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/6

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de crédit aux voyageurs dont les relations ne s’accordent point avec la sienne. C’est l’idée sous laquelle on nous présente l’Anglais Baron, en nous apprenant qu’il est né au Tonquin, qu’il y a passé une grande partie de sa vie, et qu’il joignait une rare probité aux lumières que donne l’étude.

La découverte du Tonquin est postérieure de quelque temps à celle de la Chine. Les Portugais n’envoyèrent leurs vaisseaux sur les côtes de Tonquin qu’après avoir visité les Chinois. À la vérité, cette contrée était anciennement une province de la Chine, et lui paie même encore un tribut ; mais ce n’est pas cette raison qui a retardé la connaissance d’un pays qui était gouverné depuis quatre cents ans par ses propres rois, lorsque les Portugais commencèrent leurs découvertes dans les Indes. Il y a plus d’apparence que ce retardement est venu du caractère des Tonquinois, qu’aucun motif de commerce ou de confédération ne peut faire sortir de leur patrie : ils tiennent beaucoup de la vanité des Chinois, dont ils imitent d’ailleurs le gouvernement, les sciences et les caractères d’écriture, quoiqu’ils haïssent leur nation.

Ce pays est situé sous le tropique, et même plus au nord, dans quelques parties. Cependant Baron assure qu’il est fort tempéré, ce qu’il attribue au grand nombre de rivières dont il est arrosé, et aux pluies régulières qu’il reçoit. D’ailleurs on n’y voit point de ces grandes