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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/82

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soit plus riche que tous les tabernacles de l’Europe. Aux côtés de la même figure, on en voit plusieurs autres, qui sont aussi d’or et enrichies de pierreries, mais moins grandes.

Cette pagode n’est pas néanmoins la mieux bâtie de Siam, quoiqu’elle soit la plus riche. Tachard en vit une autre dont il donne la description.

À cent pas du palais du roi, vers le midi, est un grand parc fermé de murailles, au milieu duquel s’élève un vaste et haut édifice, bâti en forme de croix, à la manière de nos églises, surmonté de cinq dômes solides et dorés, qui sont de pierre ou de brique, et d’une structure particulière. Le dôme du milieu est beaucoup plus grand que les autres ; et ceux-ci sont aux extrémités sur les travers de la croix. Tout l’édifice est posé sur plusieurs bases ou piédestaux, qui s’élèvent les uns sur les autres, en s’étrécissant par le haut ; de sorte qu’on y monte des quatre côtés par des escaliers raides et étroits, de trente-cinq à quarante marches, chacune de trois palmes, et couvertes de calin comme le toit. Le bas du grand escalier est orné des deux côtés de plus de vingt figures au-dessus de la hauteur naturelle, dont les unes sont d’airain, et les autres de calin, toutes dorées, mais représentant assez mal les person-


    marques tirées de la relation du chevalier de Forbin, que le père Tachard avait grande raison de s’étonner de cette richesse, mais qu’il avait eu grand tort d’y croire ; la statue n’était point d’or ; elle était de plâtre doré.