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Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/127

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Vent d’Ouest et Jupiter en costumes orientaux attiraient l’attention.

— Ah ! ceux-ci, qu’est-ce que c’est ?

— Je ne suis pas payé pour vous l’apprendre, et j’entre… étant de la légion-Béniowski.

Sa cousine au bras, le fier sergent se mêla au flot aristocratique qui envahissait la nef de Saint-Germain-des-Prés.

Le mariage d’Aphanasie et du vicomte Richard de Chaumont-Meillant, consacré par le révérend père Alexis revenu de Rome avec des instructions très précises, fut célébré en grande pompe, comme l’on voit.

La ville et la cour, Paris et Versailles, étaient représentés par une foule chamarrée, parée, brillante et surtout fort curieuse.

Les espérances si longtemps déçues d’Aphanasie et de Richard furent donc saintement réalisées.

Après tant de catastrophes et de douleurs, un jour de trêve est ainsi accordé par la Destinée à tous ceux dont elle a si longtemps et si cruellement fait ses jouets. Richard et Aphanasie, couple heureux, recueillent enfin le fruit de leur dévouement pour le proscrit qui fut leur ami, leur guide et leur soutien.

Des larmes de joie baignèrent les paupières de madame de Nilof. Une famille, une patrie lui sont rendues, Richard lui donne le nom de mère ; elle peut se consoler de l’ingratitude de ses deux filles aînées, en bénissant celle que Samuelovitch lui a ramenée malgré mille obstacles.

Les hôtes du château des Opales, le généreux Casimir Hensky, sa digne fille, Salomée, le baron et la baronne d’Ozor, la gracieuse Rixa et tous les amis fidèles de Béniowski forment des vœux touchants pour la prospérité de la jeune vicomtesse de Chaumont-Meillant, la nouvelle mariée.