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Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/169

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ami de la famille, – je vais me délasser à vous donner d’heureuses nouvelles. Jusqu’ici, j’ai rarement eu l’occasion de commencer en termes pareils !… Mais je vous dois la meilleure part de mes succès ; en y applaudissant vous jugerez de ma reconnaissance pour votre généreux concours.

« La méchanceté systématique de messieurs de Ternay et Maillart, qui n’ont pas renoncé à employer contre moi des misérables de la trempe de Vahis, paralysait sans cesse mes efforts. – J’espère pourtant avoir décidément triomphé des obstacles ; je suis dans la bonne voie. Quelques mois encore, et les deux tiers de Madagascar reconnaîtront, sous mon autorité, le protectorat de la France.

« Pour vous faire bien sentir comment j’ai procédé en ce pays, je vais, mes bons et chers amis, remonter aux faits qui ont suivi le départ de la division Kerguelen et le rétablissement de la santé de Salomée, qui écrit, de son côté, à son père et à ses sœurs.

« En 1774, – non sans quelques combats partiels, motivés surtout par de vieilles haines de peuplade à peuplade, – j’ai vu se rallier à moi toutes les tribus Zaffi-Rabès et Sambarives, à l’exception des Navans, que le brigand Siloulout souleva contre moi, après être revenu du pays des Sakalaves avec un ramassis de gens sans aveu pour la plupart bannis de leurs villages.

« Le brig le Postillon, dont le capitaine, M. Saunier, n’a cessé de me rendre d’excellents services, a établi les meilleures relations entre nous et les indigènes de tout le littoral, depuis Antongil jusqu’au Fort-Dauphin, où notre cher chevalier du Capricorne est inébranlable.

« Moi, j’ai poussé assez avant dans l’intérieur de nombreuses reconnaissances et découvert une mine de cuivre, dont l’exploitation va bientôt m’occuper ; mais le temps et les moyens m’en ont manqué jusqu’ici.