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Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/246

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Le lendemain, le conseil suprême se réunit pour assister à la rédaction du procès-verbal de la grande cérémonie, pièce qui fut écrite en lettres romaines, dans la langue du pays, et qui est restée comme monument historique !

Deux mois s’écoulèrent ensuite en travaux législatifs pour constituer le nouvel empire, et, pendant ces préliminaires, Béniowski eut la satisfaction profonde de recevoir la soumission de tous les Sakalaves, qui reconnurent alors le roi Rozai et le ramenèrent triomphalement à Bombetoc, sa capitale.


Les immenses difficultés de la tâche que Béniowski s’était imposée ne tardèrent pas à lui sembler insurmontables sans le concours d’une puissance européenne. – Il avait organisé la force armée, établi des courriers par eau, percé quelques routes, distribué les commandements entre les chefs les plus habiles ; malheureusement, la question commerciale dominait toutes choses.

Les Français renvoyés par messieurs de Ternay et Maillart tenaient un langage menaçant ; quelques désordres partiels se manifestèrent. Plusieurs officiers de Fort-Louis ajoutèrent le poids de leur influence au dessein secret que formait déjà Béniowski de retourner en France pour y présenter en personne l’état de Madagascar, un exposé de ses véritables intérêts et un plan complet qui combattrait les préventions du ministre.

À l’exception de Sa Majesté Capricorne Ier, roi du Midi, qui désapprouva toujours énergiquement le projet, tous les Français, dont huit faisaient partie du Conseil suprême, et la comtesse étaient d’accord.

Un dernier kabar solennel fut convoqué.

Remplis d’une confiance illimitée dans la sagesse de leur élu, les Malgaches agréèrent sa proposition et consentirent à