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Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/278

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déterminés à s’attacher avec dévouement à ma destinée… Passez à ma droite, vous qu’aucun péril connu ou inconnu ne découragera. Quant aux autres, qu’ils sortent librement de cette enceinte.

Le gabier français Trousseau se rangea le premier du côté de Béniowski, vingt aventuriers, non sans hésitation, en firent autant. Le reste se dispersa. Il y en eut une petite bande qui, mue sans doute par l’esprit d’indiscipline et l’espoir d’une fortune aventureuse s’empara des pirogues sakalaves et remonta l’une des rivières de la baie. La plupart retournèrent à bord de l’Intrépide, où Scipion-Marius Barkum fut charmé de les revoir.

Le soleil se couchait.

Pendant quelques jours, le général s’occupa de se retrancher plus fortement, organisa le service militaire de son fortin, et envoya explorer les environs par Trousseau, qu’il avait nommé sergent.

Plusieurs indigènes lui furent amenés.

La plupart avaient oublié ou n’avaient jamais su l’histoire du règne de Maurice-Auguste Râ-amini. Cependant, après les avoir comblés de présents, Béniowski les renvoya vers les chefs de leurs peuplades.

Du reste, le pays continuait d’être désert. – L’on manquait de chevaux et de bêtes de somme ; Béniowski décida que l’on construirait des radeaux et que l’on dresserait des bœufs à bosses pour le transport.

L’Intrépide demeurait à l’ancre, mais Scipion-Marius Barkum et son équipage se raillaient désormais de la ridicule expédition d’Antangara.

Enfin le 1er août, – alors Béniowski se trouvait à peu près en mesure de se mettre en marche pour l’intérieur, – entre onze heures du soir et minuit, les gens de l’Intrépide entendirent