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Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/284

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Le 23 mai 1786 fut livrée la bataille décisive.

Partout où combattent Béniowski, Vasili, Wenceslas et le brave Trousseau, les gens d’Hiavi perdent du terrain. Mais les Mahavélous, les Antavares du Centre, et en général les peuplades de Foule-Pointe, ont à leur tête des Européens ou des mulâtres qui les ont disciplinés. L’avantage des armes à feu est du côté d’Hiavi, abondamment pourvu par l’Île-de-France ; Béniowski, au contraire, ne dispose que d’une centaine de fusils.

Quelques pièces de campagne péniblement débarquées sur la rive gauche de l’Onghebey, sont enfin mises en batterie.

La face du combat change au même instant ; Hiavi est en déroute complète, mais il a aussi son fort sur le bord de la mer.

Béniowski ordonne à Wenceslas et au sergent Trousseau de garder sa batterie et de se fortifier sur la rive gauche. Puis il court donner l’assaut à la redoute du roi de Foule-Pointe.

C’est en ce moment que la Pourvoyeuse jette l’ancre.

Elle procède aussitôt au débarquement des troupes françaises.

Béniowski, après un instant d’illusion, jette un cri d’horreur.

Loin de venir à son aide, les Français tournent leurs armes contre lui et contre les siens. – À leur tête, il a reconnu l’infâme Stéphanof. La vérité, prompte comme l’éclair, le pénètre, le consterne.

— Toujours trahi ! murmure-t-il.

Le roi Lambouin tombe frappé d’une balle au cœur, Rozai succombe, mais la redoute est emportée. Là Béniowski punit de sa propre main le roi de Foule-Pointe, Hiavi qui a violé le serment sacré de la Fattiarâh.