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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/13

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dans l’art de transformer les perſonnes, pouvant changer une campagnarde en une dame de condition ; mais il ſe trouve en cela une ſorte d’infection, qui ne manque pas d’arriver, qui eſt de leur procurer le haut mal. Le Clerc du Juge à paix eſt ſon bon ami, & ſouvent il la garantit des chatimens qu’elle merite, parceque toutes les fois qu’il lui rend viſite, elle lui procure un morceau frais & ragoutant, ſur ſa parole, l’aſſurant, qu’elle ſe gardera toujours bien de lui donner quelque choſe de mauvais. Elle ne craint rien tant que le mardi-gras, car elle apprehende plus la populace, qu’un debiteur fait d’un Sergent ou un Baillif de Juſtice ; celui qui a paſſé par ſes mains, peut dire qu’il a paſſé auſſi l’Equinoxe, & celui qui s’en eſt échapé, a auſſi échapé un Rocher, contre lequel mille autres ont fait naufrage, & ſont peris.


Ainſi j’ai fait à mes Lecteurs un petit Portrait de la Maquerelle, avec les couleurs convenables, en l’expoſant dans ſon vrai jour. C’eſt pourquoi je vais conclure par ſon Caractére.