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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/14

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Une Maquerelle eſt la ſource principale de tous les malheurs. Elle tente au crime, elle eſt la commiſſionaire du Diable ; ſes malicieuſes & trompeuſes artifices ont plus fait perdre d’ames, qu’il y a d’Etoiles dans le Firmament. Elle engage les familles à épuiſer leurs Treſors. Elle tire ſon profit du plaiſir des autres, & ces plaiſirs ſont accompagnés & ſuivis de tant de malheurs, qu’enfin ils conduiſent à des peines éternelles. Ses Machinations ſont ſi nombreuſes, qu’il ſeroit difficile, pour ne pas dire impoſſible, de les raconter. Ses paroles ſont douces, & ſes manieres ſubtiles ; par de faux plaiſirs elle fait perdre les plus ſolides, Elle eſt le poiſon de la vertu, & la maquerelle du vice ; c’eſt un Baſilic, & un Tiſon d’Enfer : Elle eſt ſemblable au Demon, qui cherche continuellement à tromper & à devorer les premiers, qu’il peut attraper. Enfin c’eſt un monſtre, dont on doit bien ſe garder.


Vous qui approchés de ſa demeure, prenés y bien garde, car ſa furie eſt ſi cruelle, qu’elle conduira votre corps