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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/16

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turée & ſi inhumaine, qu’ils proſtituent leurs propres Epouſes, à d’autres hommes pour en jouir : Comme, par exemple, il eſt arrivé depuis peu, que deux hommes entrerent pour ſe rafraichir dans une maiſon, qu’ils croyoient honnête ; mais auſſitot que la bouteille fut miſe ſur la table, il ſe preſenta devant eux une creature, qui leur fit immediatement entendre ce qu’elle vouloit, leur deſignant la maiſon, dans laquelle ils étoient entrés. L’un d’eux la prit par la main, & commença à ſe rendre fort familier avec elle, & s’aperçût, qu’il en pourroit tirer quelques faveurs, ce à quoi il tendoit. Mais ſon compagnon s’apercevant, qu’il vouloit ſe l’approprier ſeul, il commença à faire tapage, à frapper, & à appeller d’une étrange maniere ; ſur quoi le maitre de la maiſon monta d’abord, ſouhaitant de ſçavoir, de quoi il étoit queſtion. Quoi impudent faquin, lui dit-il, n’avés vous qu’une fille de joye dans la maiſon, pour me laiſſer ainſi les mains vuides, comme un nigaud, tandis que mon compagnon commerce avec une autre ? Le Maquerau voyant cet homme ſi fort en colere,