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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/27

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dant un bien conſiderable, de ſorte qu’il ne lui manquoit rien au dehors pour mener une vie auſſi heureuſe qu’il pouvoit le deſirer. Ce Gentilhomme étant encore garçon, avoit plus de biens que d’eſprit, & plus d’envie d’agir, que d’habileté pour parvenir à la perfection : Car rien ne pouvoit lui convenir mieux qu’une femme, qui devoit être jeune & belle auſſi. Car quoiqu’il étoit avancé en âge, il avoit cependant encore de jeunes inclinations, & ſe croyoit encore auſſi alerte & vigoureux qu’un jeune homme de 25. ans.


Vous pouvés bien vous imaginer, qu’un homme de ſon état ne pouvoit pas demeurer longtems ſans qu’on lui fit des offres, lorsque ſes intentions furent connuës : Car les richeſſes ont tant de charmes en elles-mêmes, que ſouvant ils aveuglent les parens, & font, qu’ils ſe trompent dans leurs propres interêts en diſpoſant de leurs enfans, qui ne conſiſtent pas tant dans les efforts qu’ils font de les marier avec des hommes riches, qu’avec ceux qui leur conviennent. On offrit à ce vieux paillard la fille d’un autre