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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/28

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vieux Gentilhomme : elle étoit très belle, ſans cependant avoir beaucoup de bien ; mais ſentant bien, qu’il ne pouvoit pas s’attendre à ſon âge, a épouſé une grande beauté avec de grandes richeſſes ; il l’accepta volontiers. La jeune Demoiſelle n’étoit à beaucoup près ſi portée à conclure ce mariage que ſes parens, qui la ſollicitoient fort à cela ; & pour l’encourager, ils lui diſoient, que ſon vieil Epoux ne pouvoit pas vivre encore longtems, & qu’après ſa mort elle poſſederoit aſſés de biens pour épouſer un autre meilleur parti ; & que quoiqu’elle n’avoit pas alors beaucoup de ſoupirans, faute d’une fortune, qui repondit à ſa naiſſance & à ſa beauté : cependant lorsque le cas ſeroit ainſi changé, on ne pourroit manquer de lui faire des offres très avantageux. Ces raiſons engagerent cette jeune Demoiſelle à accepter le vieillard pour Epoux, & on celebra leur mariage.


Mais, comme je l’ai déja dit, notre vieux Gentilhomme avoit plus de deſir de --- que d’habileté, & la jeune Dame ſe contentoit moins de ſes