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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/36

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affaires lui permettroient. Il ne put rien dire alors à ſa femme, qui lui fut plus agréable, & elle eût même aſſés de peine à lui cacher la joye, qu’elle en reſſentoit, & même il s’en apperçût. Quoiqu’il en fut, pour la mieux deguiſer, elle lui dit, qu’elle regarderoit chaque jour de ſon abſence comme autant d’années ; & alors elle l’embraſſa, en le baiſant, avec une paſſion ſi diſſimulée, qu’elle penſa gâter tout, & avoit presque perſuadé le bon vieillard de ne plus penſer à ſon voyage prétendu.


La jeune Dame ne manqua pas auſſitôt de faire ſavoir ces bonnes nouvelles à la Maquerelle, qui en fut très contente, & promis d’en donner avis à ſon Enamerato, qui reſſentit une joye inexprimable de ſon bonheur, qui s’approchoit : & jusque là les affaires allerent au contentement de leurs deſirs reciproques.


Le jour du départ du mari étant venu ; il ſe leva de grand matin, & avec toutes plus grandes careſſes