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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/39

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hors de la maiſon, la dépouilla toute nuë, & enſuite il la fit entrer dans un étang, qui étoit auprès de la cour, où il la lia avec des cordes à un pillier, qui étoit placé au milieu, en lui diſant, que de ce même ſoir jusqu’au lendemain matin il eſperoit, qu’elle ſeroit un peu plus rafraichie ; tandis qu’elle lui proteſtoit ſon innocence, en le priant de la relacher. Et l’ayant laiſſé dans cette triſte & froide condition, il renferma les domeſtiques dans leurs chambres, qu’il ferma avec des clefs, dont il prit poſſeſſion, après quoi il ſe renferma dans ſon apartement. Son Galant fatigué de ſe promener ſi longtems devant la porte, & ſurpris de ce qu’on ne l’avoit pas fait entrer, alla trouver la vieille Maquerelle pour en ſçavoir la raiſon, dont elle fut auſſi mortifiée que lui ; mais ayant eû une clef de la jeune Dame, au moyen de laquelle elle pouvoit entrer en tout tems par une porte de derriere, elle lui dit d’attendre, pour lui faire ſon rapport de ce qui s’étoit paſſé dans la maiſon ; ayant ouvert la porte, qui conduiſoit dans la cour, où étoit