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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/40

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l’étang, elle vit auſſitôt la Dame, qui étoit dedans dans le même état, où ſon mari l’avoit laiſſée ; & approchant d’elle, elle lui demanda à haute voix la cauſe de ſon malheur.


Helas ! dit la Dame, vous m’avés ruinée pour jamais ; vos pernicieux & damnables conſeils m’ont précipité dans un abîme de miſéres ; vos yeux ſont témoins de la disgrace & de la calamité, où ils m’ont reduit : & qu’elle en ſera la fin, je l’ignore. Pourquoi, dit la Maquerelle, vous n’avés pas vû votre Galant, à moins que vous n’en euſſiés quelqu’autre que celui que je vous avois deſtiné. Non, non, reprit la Dame, j’avois tout préparé pour ſa reception, & dans le même moment que j’allois le faire entrer, mon mari eſt entré, & m’a ſurpris ſans m’y attendre, & voyant le banquet, que j’avois fait préparer, il s’eſt mis dans une ſi grande colére, qu’il en a agi avec moi auſſi cruellement que vous le voyés. He bien ! dit la Maquerelle, ſi c’eſt là tout, prenés courage, nous trouverons les moyens de rendre la pareille à votre mari : & ſi vous vou-