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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/42

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leur avoir procuré du plaiſir, qu’ils ne le ſavoient alors. Car le vieillard non content de s’étre revangé ainſi de ſa femme, pour lui avoir voulû faire porter les cornes, il étoit reſolu de la punir encore d’avantage. Pour cet effet il ſort de ſon lit, va auprès de l’étang, où il l’appella mille fois Pu--ain : Ne t’ai-je pas pris, prèsque toute nuë, lui dit-il, ſans exiger la moindre dot de toi, & dans la penſée, que tu ſerois une épouſe fidèle & obligeante, & que tu te comporterois auſſi bien qu’une honnête dame ? Eſt-ce la recompenſe, que tu me rends impudente & miſerable debauchée ? Dis moi, qui t’as conſeillé de commettre un tel crime ? La Maquerelle, à qui tout cela s’adreſſoit, quoiqu’il croyoit, que ce fût ſa femme, n’oſa pas repondre un ſeul mot, & prit la reſolution d’en faire autant jusques à la fin ; ce qui le mit dans une ſi grande colére, qu’il dit : Quoi eſt-ce que je ne merite donc pas une reponſe ? Je ferai un exemple de toi pour toutes les Ga--ces, qui abuſent des bontés de leurs maris, & tirant ſon couteau de ſa poche, il s’avance auprès