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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/43

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d’elle, & lui coupe le nez, qu’il lui jetta au viſage. Maintenant, P--ain, lui dit-il, prends cela pour la recompenſe, & fais-en un préſent à ton favori. Ayant dit cela, il retourna dans ſon lit, laiſſant la vieille dans cette miſerable condition. Mais peu de tems après, la jeune Dame, après s’être contentée avec ſon bon ami, & après avoir prit congé de lui, elle retourna auprès de l’étang, pour reprendre ſa place, & relever la pauvre Maquerelle, qui lui raconta ce qui lui étoit arrivé depuis ſon départ, de ce dont la jeune Dame fût plus troublée que la Maquerelle même, & ſongeoit déja à ſe ſauver de ſon ſanguinaire Epoux. Mais la vieille, étant une vieille ruſée, lui fit le diſcours ſuivant : „ Il eſt vrai, lui dit-elle, que cet accident eſt tombé malheureuſement ſur moi ; mais puisqu’il n’y a plus de remede, je veux m’en vanger. Mais ſi vous voulés ſuivre mon conſeil, pour votre propre bonheur, c’eſt qu’auſſitôt, que je vous aurai quittée, vous vous plaigniés avec une voix forte de la cruauté de votre mari, d’avoir abuſé & mal traité