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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/46

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jamais fait du tort à mon mari, ſeulement en penſée, gueriſſés mon viſage defigurée, rendés moi ma beauté perduë par mon nez coupé ſi injuſtement, comme un temoignage inconteſtable de mon innocence.”

Ayant fini ſa priére, elle garda le ſilence pendant environ un demi quart d’heure, & comme ſi ſon nez lui avoit été miraculeuſement rendu, elle recommença à crier plus haut : „O vous Puiſſances immortelles ! qui connoiſſiés ma chaſteté immaculée, quoique ſouffrante, & qui venés de la recompenſer, acceptés en mes très humbles actions de graces ; car par ce miracle, que vous venés d’operer en moi, mon mari reconnoîtra ſûrement mon innocence, & je ſuis ravie de ce que je ſerai en état, au dépens de tant de ſang repandu, & après tant de peine, que j’ai endurées, de lui faire voir qu’il m’a injuſtement mal traitée, & quel eſt l’amour, que j’ai pour lui. Oui, vous Puiſſances d’en haut, qui avés prouvé ſi merveilleuſement mon innocence, vous