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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/64

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Mais il y avoit d’autres bourgeoiſes, qui étoient auſſi amoureuſes qu’elle, quoique moins jolies, & qui s’appercevoient, que leur commerce diminuoit tous les jours, depuis que cette belle péchereſſe étoit devenuë un membre de leur college, & ayant, par ſa beauté, attiré à elle tous les meilleurs chalans, toutes les autres la regardoient d’un œil jaloux. Elles ſe conſulterent enſemble, & reſolurent, qu’il étoit abſolument neceſſaire de s’en défaire ; mais comment s’y prendre, c’étoit la queſtion : mais l’une d’entre elles dit, qu’elle en feroit ſon affaire, & qu’elle agiroit d’une maniére effective, ſans même qu’elle put ſçavoir, d’où cela pourroit venir.


La coquéte, à qui on avoit laiſſé le ſoin de cette affaire, avoit beaucoup d’eſprit, mais elle n’étoit belle qu’autant qu’il eſt neceſſaire pour ne pas paſſer pour laide, & étoit du nombre de celles qui ſouffroient le plus par cette nouvelle interlopere, qui n’avoit déja que trop anticipé ſur ſes droits, ce qui excita ſi fort ſa malice, qu’elle auroit