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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/70

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tôt, ou non. Point du tout, Madame, lui repliqua-t-il, vous devés obſerver ici les mêmes regles, que chés les barbiers, où les premiers venus ſont les premiers ſervis. Allons voilà une Guinée & demie pour vous. Cela fit tant d’impreſſion ſur l’eſprit de la Maquerelle, qu’elle le conduiſit immediatement dans la chambre, où étoit ſa femme ; & en contrefaiſant ſa voix, autant qu’il pouvoit, Madame, lui dit-il, engagé par votre portrait, que j’ai admiré, je viens ici, afin d’être aſſés heureux pour jouir de l’original. A quoi elle répondit, ſans reconnoître ſon mari : Monſieur, vous étes très bien venû, pour jouir de tous les plaiſirs, que je pourrai vous procurer. Que faut-il payer, dit-il, Madame, pour une ſi grande felicité ? A quoi elle repondit d’abord : Je ne ſuis pas, Monſieur, une perſonne mercenaire, auſſi ne fais-je jamais aucun marché auparavant avec qui que ce ſoit ; mais j’accepte ce que les Meſſieurs, qui viennent ici, me donnent liberalement, & je laiſſe toujours le tout à leur generoſité : mais faites promptement ce que vous