Aller au contenu

Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
65

avés envie de faire, car je ſuis bornée pour une certaine heure : ce qu’entreprit d’abord notre beau déguiſé, ſans autre ceremonie. Et tandis qu’ils danſoient & jouiſſoient des plaiſirs de Venus, le cloches de l’Egliſe de St. André ſonnoient agréablement, ce qui lui fit dire, tandis qu’elle travailloit avec ſon Galant ſuppoſé : Ha, que les cloches de St. André ſonnent melodieuſement ! ce qu’elle repetoit auſſi ſouvent qu’ils renouvelloient leurs plaiſirs. Auſſitôt qu’ils eurent fini leur beſogne, ſon mari, pour paroître être le perſonnage, qu’il avoit emprunté, temoigna être très content de leur exercice, & lui fit un préſent d’une Guinée, & partit ſans ſe faire reconnoître ; & immediatement après que la priére fût finie, elle retourna ſelon ſa coûtume chés elle, comme ſi effectivement elle eût été faire ſes devotions.


Son mari s’étant defait de ſes ornemens & pris ſon habit ordinaire, il retourna à l’heure, qu’il avoit marquée, & ne donna aucun ſignal de ce qui s’étoit paſſé entr’eux : mais le ſoir étant enſemble dans leur lit, il lui