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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/72

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prit envie d’eſſayer, s’il pourroit menager ſes affaires à la maiſon avec la même vigueur, qu’il l’avoit fait le matin au dehors ; mais s’appercevant, qu’il s’en manquoit de beaucoup de part & d’autre, il lui dit, que les cloches de St. André ne ſonnoient pas alors auſſi doucement, ni ſi agréablement, que le matin : mais quoi qu’il en ſoit, dit-il, puisqu’il n’en coute pas ſi cher ici, il faut me contenter. Sa femme fût tellement confonduë d’entendre ceci, qu’elle ne ſçût d’abord, que repondre. Elle ne pouvoit non plus comprendre, comment ſon mari avoit pû apprendre, qu’elle eût prononcé ces mêmes paroles le matin. Enfin elle prit la reſolution de le faire expliquer, & lui demanda, que ſignifioit ce qu’il venoit de dire. Et vous que penſiés vous, lui demanda-t-il, lorsque vous repetates ces mots ſi ſouvent ce matin ? Comment, repondit-elle d’un ton mépriſant, je les ai repetés ce matin ? Oui, Madame, lui dit il, un peu en colére : c’eſt vous qui les avés repetés ce matin, lorsque j’ai eû à faire avec vous dans le Bordel, déguiſé comme un Galant, dans un tel endroit, & où