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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/76

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liberté de faire d’elle, ce que bon lui ſembleroit ; & pour la recompenſer, il lui donna 6 Sols. Mais étant au bas de l’escalier, la vieille Maquerelle lui demanda, comment lui plaiſoit ſa païſe, & ſi elle l’avoit bien contentée. Parbleux ! lui repondit-il, elle eſt charmante ; auſſi lui ai-je donné un demi Shilling pour la recompenſer de la beſogne, que nous avons faite enſemble. Et enſuite il voulut paſſer la porte, mais la vieille le prenant par l’habit, arretés un peu, Monſieur, lui dit elle ; croyés-vous, que j’entretiens des filles de joye à ce prix-là. Bridget, dit-elle, qu’eſt-ce que cet homme a fait avec vous, & que vous a-t-il donné ? Il a fait ce qu’il a voulû, repondit la fille ; il a danſé une Courante deux ou trois fois, & il étoit libre de le faire d’avantage, s’il eût voulû ou pû ; mais il ne m’a donné que 6. Sols. Comment, miſerable ! dit la vieille, ſeulement 6 Sols ? Qui eſt-ce qui payera le reſte ? Je croyois, Monſieur, que vous auriés été plus genereux. Je ne vends pas les Courantes, qui ſe font chés moi, à un ſi bas prix : 5. Shillings eſt le moindre, qu’on puiſſe