Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/79

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riches, ſon beau viſage & ſes diſcours inſinuans, un homme ſans eſprit, à l’entretenir comme une Dame de qualité, quoiqu’elle n’étoit que la fille d’un miſerable commis. L’orgueil & les plaiſirs étoient les idoles, qu’elle adoroit, & pour en jouir, elle s’embaraſſoit très peu, à quoi elle alloit expoſer le pauvre idiot, qui fût obligé de faire des largeſſes à la Maquerelle, pour la lui avoir procurée, & d’en faire autant à la donzelle pour contenter ſa convoitiſe, jusqu’à ce qu’enfin ſon orgueil & les plaiſirs le conduiſirent à la peine & à la pauvreté. En negligeant ſes propres affaires, & en entretenant la droleſſe, l’avoit engagé & enfoncé dans les dettes, tellement que les ſergens, huiſſiers &c. &c. le pourſuivirent ſi fort, qu’il fût obligé de ſe ſauver dans les Païs-Bas, aimant mieux ſe confier à ſes pieds qu’à ſes mains. La canaille fût rejouïe d’en être dégagée, car étant devenu pauvre, & par conſequent hors d’état de lui fournir de l’argent, elle en étoit entiérement degoutée, mais non pas de la maniére, avec laquelle elle vivoit : car auſſitôt qu’il fût parti, elle s’adreſſa de nouveau à une vieille