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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/80

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Maquerelle, & lui raconta ſa ſituation, & ajouta, qu’elle en avoit epuiſé un, & qu’il lui en falloit un autre. Fort bien, dit la Maquerelle, comportés-vous d’une maniére reſervée & comme une pucelle, j’ai un jeune éveillé, qui a beaucoup de biens, & qui ſera par conſéquent en état de depenſer beaucoup avec vous ; mais il veut abſolument avoir un pucellage, & je vous crois fort capable de vous contrefaire en cela. Eſt-il marié, ou garçon ? dit la donzelle. Il eſt marié, repliqua la vieille ; mais cela ne fait rien, puisqu’il a de l’argent : il vaudroit cependant mieux, qu’il fût ſeul, alors je pourrois l’engager à vous épouſer. Car il pourroit ſervir d’une bonne couverture pour vous ; mais ne craignés pas, que n’en tirions bien du profit. La ſeule choſe, qu’il y a à faire, c’eſt de faire premiérement la timide & la difficile, c’eſt le moyen de vous l’attirer & de le rendre plus amoureux de vous. Laiſſés moi faire, dit la P--- faites ſeulement, que nous nous voyons, & je le ferai mordre à l’ameçon. Je vous aſſure, que je le ménagerai bien, ou autrement vous pourrés dire, que je ſuis la plus veritable P--- qu’il y ait au monde ; ce qu’-