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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/83

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roit. Alors pour confirmer l’accord, la Maquerelle s’engagea pour les deux parties, qu’ils ſeroient fidèles l’un à l’autre, & après un accord fort dispendieux, ils coucherent enſemble, où, ayant été auparavant inſtruite par la Maquerelle, elle joua ſi malicieuſement ſon role, que ſon ſot amoureux la crût auſſi pucelle que la plus innocente vierge. Ils convinrent même enſemble, pour mieux réüſſir, & ſans être decouverts, qu’ils paſſeroient pour frére & ſœur. Enſuite de quoi elle l’engeola ſi bien de ſon amour prétendu, qu’elle pouvoit avoir de lui tout ce qu’elle deſiroit. Et le trouvant prodigue de ſon argent, & qu’il avoit un bien conſiderable, elle ne voulut pas être contente à moins d’avoir une maiſon de campagne, qu’il lui fit préparer à ſon gré avec de riches meubles. Lorsque ſon amant ne pouvoit pas la venir voir à cauſe de ſes affaires, elle envoyoit chercher la Maquerelle, qui lui en fourniſſoit un autre pour ſuppléer à ſon defaut qu’elle payoit de l’argent du premier pour la contenter. Quand il venoit la voir, elle lui reprochoit tendrement ſa trop longue abſence, & diſoit, qu’elle craignoit,